Roadrage #1 vs Crazy Shady

*Le caméraman se présente au café Campagne, 1600 Post Alley à Seattle dans l’état de Washington. Un peu surpris d’être devant un établissement somme toute assez chic, il y entre. À l’intérieur, il se met à chercher du regard celui qu’il doit rencontrer. C’est ainsi qu’il reconnaît, à la table du fond, Eric Young en train de lire un livre. Il porte sur lui sa fameuse veste avec plusieurs patches dessus, dont un drapeau du Canada et une patch à l’effigie du groupe de punk-rock The Misfits. Le caméraman se dirige vers lui et s’assoit juste en face. Eric Young relève la tête, le regarde puis fixe sa montre.*

Young : T’es en retard de 5 minutes, Dale.

*Dale, le caméraman, un peu craintif.*

Dale : Oui, oui! Désolé j’ai eu de la difficulté à trouver l’endroit.

*Young le dévisage un peu.*

Young : Ça va pour cette fois. J’ai vu le roster pourri que la WWWF a mis en place pour le premier Roadrage. My god, quelle belle bande de vieux has-been finis : Michel Fresh, Danny Benoit, Crazy Shady. Crisse, on dirait la WCW en 2000.

Dale : D’ailleurs, tu affrontes Shady pour ton premier match.

Young : Eh ben…ta caméra est prête?

Dale : Oui je l’allume.

*Dale s’exécute et fait signe à Eric Young qu’il peut y aller de sa promo.*

Young : Cela faisait 10 ans que je n’avais pas mis les pieds à la WWWF…10 longues années à remuer l’échec de mon passage ici. On m’avait engagé pour faire une chose; débarasser la ligue de tous ces vieux débris, gloire d’un passé maintenant révolu. On m’a mis des bâtons dans les roues, on m’a gardé dans le lower midcard parce que ces vieilles picouilles sont incapables de laisser un peu de places au nouveaux. Ils sont tous membres du Mcmahon’s lick my ass club. Tout ce que j’ai pu obtenir, c’est le titre tag-team avec Randy Pock, qui m’a aussitôt trahi. J’étais bien naïf de croire qu’une de ces supposées légendes soit de mon côté. Après, la descente aux enfers s’est poursuivie et j’ai quitté, la mine bien basse.

*Eric Young se frotte la barbe et reprend une gorgée de son café.*

Young : Ce qui me console, c’est que j’ai pu ensuite faire le tour du monde avec la lutte. J’ai appris, je me suis relevé et j’ai regagné la confiance en moi que j’avais perdue, ici, à la WWWF. Ma mission reste la même, même si cette fois on ne m’a pas engagé pour ça. Je viderai coûte que coûte la WWWF de ces cancers qui vont encore une fois faire fermer la ligue si personne ne lève le petit doigt pour les en empêcher.

*Young se lève légèrement de sa chaise et approche son visage de la caméra.*

Young : Ma première victime sera Crazy Shady, ce qui me semble parfait. Il est probablement la « légende » la plus faible parmi toutes celles qui ont été engagées. Je me souviens à peine de lui, tellement son passage est lointain. Je ne sais pas s’il était un fan d’Eminem ou d’où lui vient ce nom ridicule mais il goûtera à mon piledriver je vous le garantis. Je ne suis plus le même petit con qu’il y a 10 ans et je ne me laisserai pas faire cette fois. Tu pourras invoquer ton contrôle créatif, tu pourras aller licher le cul de Shane Mcmahon, Vince Mcmahon, le Red Rooster ou peu importe l’idiot qui est en charge maintenant, rien n’y changera. T’es un vieux restant de crosse que je me ferai un plaisir de dégager d’ici au plus vite. Ça va être dur d’aller quêter une chance au world title avec une fracture du crâne et le cou brisé, crois-moi parce que c’est vers là que tu te diriges. Roadrage sera la fin de la route pour toi Shady, tic tac, tic tac, chaque heure qui passe se rapproche de la fin. Non seulement…

*Tristan, le serveur, vient l’interrompre.*

Tristan : Est-ce que monsieur voulait autre chose?

*Eric Young se lève brusquement et s’approche à deux pouces du visage du pauvre serveur. Celui-ci panique intérieurement, la sueur commence à lui couler sur le front et dans le cou.*

Young : On ne m’interrompt pas quand je parle! Est-ce que tu considères qu’il était d’une urgence nationale de venir me couper la parole? Est-ce que le fait que je ne veuille, ou pas, autre chose faisait que l’allure du monde allait changer? Tu ne pouvais pas attendre 2 minutes, espèce de morpion?

Tristan : Oui…mais…euh mais…

*Young lui fait un headbutt puis lui prend la tête et lui assène quelques manchettes japonaises directement au cou. Le pauvre serveur en a le souffle coupé. Le serveur est à genoux et implore la pitié d’Eric Young, mais ce dernier ne veut rien entendre. Il relève Tristan et l’envoie directement dans la vitrine où se trouvent les pâtisseries. La vitre éclate en mille morceaux sous l’impact. Eric Young s’approche doucement du serveur, qui est inconscient.*

Young : Je n'ai fait cela que pour te donner une leçon de vie, vois cela comme un apprentissage et non une punition.

*Young se trouve bien drôle et paye son café directement en laissant quelques dollars de tip sur le comptoir. Il quitte sans même se retourner, sous les regards horrifiés, stupéfaits des clients du café. Le caméraman, tout aussi abasourdi, met fin à l’enregistrement.*