"Maître Kasai" w/ Jun Kasai & Jimmy Havoc (Elim. Chamber : Suicide & Kennedy - 1/2)

Jun Kasai, Sabu et Jimmy Havoc entrent sur une propriété privée. Au loin, on peut voir un vieil édifice abandonné. Il s’agit d’une ancienne école tenue par des frères catholiques. Celle-ci a été fermée et abandonnée par la congrégation, après un des trop nombreux scandales sexuels les ayant frappés. Havoc porte dans les mains son titre par équipe et le lance par-dessus la clôture. Il sort de son sac à dos des cutter, puis coupe un large trou dans la clôture. Havoc ramasse la ceinture et la met dans son sac, se disant finalement qu’elle serait moins encombrante là. Celle de Sabu est déjà fourrée au fond du sac, sous divers objets quelconques. Les trois courent ensuite vers le bâtiment et défoncent la porte. L’ambiance est glauque dans le hall d’entrée, près de la guérite d’accueil.

Jimmy Havoc : Ça fait presque peur. On dirait que les événements dégueulasses qui se sont produits ici sont encore en ces murs. Les fantômes du passé hantent encore cet espace. On peut presque les sentir…c’est un bien drôle d’endroit que tu nous as proposé d’aller visiter, Jun.

Jun sourit et acquiesce de la tête. Les trois hommes regardent autour d'eux et évaluent les diverses options. Le gymnase est à droite, à gauche, les casiers et droit devant, un long escalier en colimaçon. Havoc se tourne vers Sabu.

Jimmy Havoc: Lequel de ces chemins prend-on?

Sabu regarde l'escalier.

Sabu: Bien que l'escalier soit tentant, mes vieux genoux ne supportent plus ce type d'escalade. Allons plutôt vers les casiers.

Jun Kasai: Bonne idée cr*ss

Les 3 se rendent aux casiers et se poussent à volonté dedans en rian. Kasai se prend un élan et saute à pleine vitesse dans l'un d'eux et ceci fait tomber une rangée de casiers dans un vacarme infernal. No Future rient de plus belle. Passés cette salle. Il arrivent devant une classe, défraîchie. Il ne reste qu'une moitié de tableau, une armoire et 4 pupitres. Jimmy Havoc décide de s'asseoir à l'un d'eux, pendant que Sabu regarde par la fenêtre sale. Jun fouille dans l'armoire et y trouve une vieille toge, qu'il enfile.

Jun Kasai: À votre bureau, apprenti Sabu!

Sabu, sorti de ses pensées, sourit à Jun et va s'asseoir à un pupitre.

Jun Kasai: Je suis votre maître, le frère Pédo. Leçon d'aujourd'hui: La technique pour remporter un elimination chamber.

Kasai ramasse une craie par terre et se met à gribouiller n'importe quoi au morceau de tableau.

Jun Kasai: Quelqu'un peut m'expliquer ce que je viens d'écrire.

Comme un jeune premier, Havoc lève la main.

Jun Kasai: Oui jeune homme?

Jimmy Havoc: C'est le cerveau d'Abraham Kennedy, maître. Il est tout mélangé. Ce Kennedy ne sait plus qui il est. Est-il un gentil qui se fait sans arrêt avoir et profiter de lui, ou est-il un pédant d'Hollywood, dans toute sa suffisance? Une chose est certaine, il est plus con que ce que les gens croyaient pour aller s'attaquer ainsi à 3 contre 1 contre No Future. Son égo mal placé l'aura encore assez mal servi. Cet homme n'apprendra-t-il jamais de ses erreurs? Le voilà, encore seul, à pleurnicher sur son sort. Il peut dire que nous sommes des bons à rien, ça ne nous atteint pas. De un, nous le savons et de deux, il a perdu tout ce qui lui était cher: Margot Robbie, son ami Puke, son clan et sa crédibilité en perdant sa ceinture contre le Brawler. Alors, qui de lui ou de nous est le meilleur bon à rien? Poser la question, même si cela n'a aucune importance, c'est y répondre.

Jun Kasai: Quelque chose à ajouter sur ce Kennedy, monsieur Sabu?

Sabu: Oui. « Maître » Kasai. Désolé, c'est que, en fait, je regardais par la fenêtre, contemplant le vide abyssal de notre existence set je voyais une faible lumière au loin, qui scintillait faiblement. Dans le vide, ils nous arrivent de croire percevoir de la lumière, un point qui permet de nous raccrocher, d’être optimistes. Pendant plusieurs mois, ici, cette lumière s’appelait Abraham Kennedy. On s’y accrochait, mais Abraham n’est qu’une étoile filante, qui passe devant vos yeux et qui se perd dans l’obscurité. Le sourire en coin, le cœur rempli d’espoir et, en claquement de doigts, l’espérance quitte dans le sillon de cette étoile. Kennedy, l’étoile filante, ce spectacle éphémère si ridicule qui tire à sa fin. N’est-ce pas plus facile pour toi de nier, de te cacher derrière des idées saugrenues, des concepts aussi vides que les cercueils que tu cherches pour … nous ? Je te cois, dans ton manoir, cogiter et sourire, te croyant si brillant d’avoir pensé à cette belle mise en scène, ce bel habillage pour en faite nous répéter les mêmes choses encore et encore et encore. L’emballage et ma foi, magnifiques, mais le contenu est générique. Ce que tu m’offres, Abraham, tu n’es pas le premier que me l'as as offert. Avec le temps, la recette perd de sa saveur et maintenant, elle goûte la même chose pour moi, peu importe votre désir de changer quelques ingrédients. Oh, on ne change pas quelque chose qui fonctionne, dit-on et je le concède : mes points faibles sont facile à trouver : je suis un livre ouvert. Par contre, m’afficher aussi ouvertement me donne aussi le luxe d’avoir des réponses, d’expliquer. Et je suis coupable aussi de répétition, mais mon excuse et valable vous êtes sourd d’oreilles ! Les millions de dollars t’ont abruti au point que tu as décidé que ta réalité devrait être la nôtre et je ne sais pas si tu as pris le temps de regarder autour de toi, mais j’espère que tu savoures ton privilège ! L’étoile file dans le ciel, convaincu de son impact et meurt en croyant avoir changé quoique ce soit ici-bas. Au contraire, Abraham : tu n’as fait que donner de l’espoir à tout ceux et elles qui n’en méritent pas. Tu as gâché la vie des incompris, de ceux qui sont en marge et qui regarde ,la normalité défilée devant leurs yeux, tristes, et désespérer d'être rejetés par la machine, qui les a recrachés mainte et mainte fois. Un autre règne de terreur ne fera qu’aliéner encore plus ton entourage. Une autre fois où tu auras gravi la montagne sera une fois de trop, Abraham. Tu as monté la montagne en hélicoptère pendant que les insoumis, eux, la gravissent : le chemin est plus long, mais la réussite plus noble …

Kasai efface le tableau et dessine un pendu.

Jun Kasai: Et ça, qu'en pensez-vous?

Jimmy Havoc: Suicide? Il n'était même pas assez bon pour faire partie de No Future, ça en dit long sur lui. Next

Sabu : Jimmy a raison : Suicide fut une déception, certes. Un passage à vide dans mon jugement. Comme avec M. Kennedy, je trouvais que l’emballage était charmant, mais finalement, le contenu était abject, vide. Du nihilisme de bas étage d’adolescent qui a découvert Fight Club …

Jun Kasai: Ça c'est un cr*ss de bon point. Suicide vaut pas d'la m*rde a mon avis. C'est un flop pire que lea Dislexio cr*ss. On s'éternisera pas sur son cas. La leçon est finie les enfants, vous finirez de parler des deux autres trous de c*l à la récréation. Au gymnase, ça presse!

Sabu et Havoc se lèvent de leur pupitre. Sabu en prend un dans ses mains et l'envoie éclater dans le mur. Havoc, voyant cela, fait de même avec le sien. Fade out.