RR: vs Danny Benoit

Il fait nuit, la lumière de la Lune pâle par rapport à l’immense pollution lumineuse de la capitale italienne. Au milieu de cette ville pervertie bien que magnifique se tient la basilique Saint Pierre de Rome. La brise coupante rafle le bâtiment millénaire. Magnus se tient au-dessus de la Basilique, une flûte de champagne à la main. Bien qu’il devrait être l’heure de célébrer, l'ambiance est à son plus bas. Les quelques nuages dans le ciel font pitié, une nuit presque entièrement claire qui paraît pourtant si morte. La météo n’a rien a voir sur la situation, car la chose la plus sombre en cette période nocturne est la conscience du dévoué lui-même.

Magnus: Ah mon cher Dixon, quoique je me sente mal de t’avoir traiter de cette manière sur le ring, j’espère que ce combat t’aura servi de leçon. J’espère que les nuages noirs qui t’empoisonnent lentement l’âme depuis des mois ont enfin cessé. J’espère que l’alcool cessera bientôt de couler dans ton sang. J’espère te revoir bientôt en bon état, mon ami. Je n’ai pas gagné ce combat par envi, mais par conviction. Tu m’en veux surement en ce moment, mais je suis certain que dans très peu longtemps, tu m’en sera reconnaissant. Je devrai être heureux, peut-être même fier d’avoir gagné ce titre, pourtant le seul sentiment que je ressens c’est que je n’ai toujours pas achevé ma mission. Toutes ces célébrations sont futiles aux yeux d’un homme qui parle si intimement avec le Seigneur.

Magnus laisse tomber sa flûte de champagne pour qu’elle touche le sol, 137m plus bas.

Magnus: Maintenant vient le temps de parler de prochain adversaire, Danny Benoit. Je dois avouer ne pas t’avoir jugé proprement, tu es en fait un homme respectable par rapport aux autres torchons de vomis que la fédération a à offrir. D’ailleurs les Usos, qui sont des parfaits exemples de ce que j’ai décrit dans la phrase précédente, te procurent la même haine que moi, en voilà un merveilleux point commun. Tu es un homme capable d’honneur Danny Benoit et l’un des derniers d’une époque morte et enterré. Malheureusement tu te tiens devant moi et mes ambitions grandissantes, il me sera incapable d’éprouver de la pitié quand viendra le temps de croiser le fer sur le ring. La seule raison pour laquelle je tiens au titre mondial nul ne peut diriger le monde autre que Dieu et je défendrai son honneur jusqu’à la mort si il le faut.. Je ne peux te laisser prendre le dessus, ce serait décevoir le Seigneur en personne. Et gare à toi si tu parviens à me battre, tu perdrais ton précieux titre intercontinental, ta personnalité n’est rien d’autre qu’un Québécois à l’égo démesuré sans ce titre. Quand on y pense, c’est tragique que la seule chose qui détermine ton existence sur cette Terre soit une chose si matérialiste et superficielle. Et dire que tu fais partie des meilleurs, cette foutue fédération me déçoit de jour en jour. La tâche de la purifier semble de plus en plus devenir comme la punition de Sisyphe.

Magnus marche vers la gauche tout en admirant la Basilique sur laquelle il se tient. Ce bâtiment construit au début du XVI siècle a vu des milliers de confrontations, de guerres et de drames. Pourtant, la sagesse et le calme y règnent. Cette vue, simple, mais remplie d’histoire à la fois donne un certain sens de nostalgie au dévoué.

Magnus: C’est plutôt étrange que ceci soit notre premier combat l’un contre l’autre. Nous nous sommes déjà affrontés deux fois, mais jamais comme ça, jamais un affrontement contre “Mr. Intercontinental” n’a eu autant d’importance, autant de poids. Cette fois-ci, Kennedy ne sera pas là pour tout ruiner, je ne veux pas avoir à requérir l’aide du diable pour pouvoir battre un simple mortel. Après tout, que sert-il à un homme de gagner tout le monde, s'il perd son âme?