No Future... for you! (KOTR - Havoc - Titre IC)

Johnny Puke est dans une pièce sombre du manoir de Chong Lee. Il est assis au sol, les mains attachées derrière le dos. Lee entre dans la pièce, suivi de ses deux gardes du corps.

Chong Lee: Pis, as-tu eu le temps de réfléchir un peu, espèce d’incapable? Veux-tu bien me dire qu’est-ce qui m’a pris de croire que je pouvais compter sur toi?

Johnny Puke: Détache-moi, je vais te montrer!

Chong Lee: À voir comment tu t’es battu contre le gros Russe, pas mal sûr que je suis capable de te crisser une volée. Ta défaite contre Grishenko, it’s all your fault! Je t’avais expliqué mon plan et tu n’as rien écouté. Et quand tu ne m’écoutes pas, faut que tu paies…

Johnny Puke: Fuck you, Lee!

Lee fait un signe de tête à ses deux hommes de main et ceux-ci empoignent Puke et le soulèvent. Lee s’approche de Puke.

Chong Lee: Chaque défaite mérite une conséquence exemplaire, Johnny.

Lee s’approche derrière Puke et lui prend la main gauche. Sans avertissement, il lui empoigne l’index et tire vers le haut. Un craquement sourd envahit la pièce, suivi d’un cri assourdissant provenant de la bouche Puke. Celui-ci s’échoua au sol en douleur.

Chong Lee: Je fais pas ça parce que j’y prends goût mais tu me laisses pas le choix.

Puke relève les yeux vers son tyran, la respiration saccadée.

Johnny Puke: T’as même pas idée à quel point tu viens de faire une grosse erreur, Lee! Comment tu veux que je me batte, maintenant?

Chong Lee ne répondit pas, n’ayant visiblement pas la réponse à la question.

Chong Lee: Là Johnny tu vas m’écouter et te ressaisir. Il faut montrer aux fans que tu te portes bien. La garce de journaliste de la WWWF m’a fait passé pour un fou dans son reportage. Les journaux me traitent de bourreau et pensent que je te retiens prisonnier.

Johnny Puke: Ben, ils ont raison, t’es un foutu cinglé...

Chong Lee: Pas de ma faute si tu as contracté une dette avec la mauvaise personne. Tu vas faire ce que je te dis et tu vas enregistrer un beau message à la caméra.

Johnny Puke: J’ai pas vraiment envie de parler, Chong. Tu viens de me péter un doigt!

Chong Lee: Adresse-toi à Havoc, les fans aiment ça. Je te rappelle que tu l’affrontes dimanche pour sa ceinture. Trouve quelque chose à dire, mais dis-toi que je te déconseille de perdre ce combat-là, parce que des doigts, tu vas finir par en manquer...

Johnny Puke: Un jour tu vas payer. T’auras beau me casser ce que tu veux, je trouverai le moyen.

Les deux gardes du corps laissèrent échapper un petit rictus, ce qui fit sourire Lee.

Chong Lee: Je te laisse la caméra, je viens la reprendre dans une heure pis on va te faire un pansement.

Un des gardes du corps détacha Puke et les trois hommes quittèrent la pièce. Puke prit plusieurs minutes pour se ressaisir et penser à ce qu’il allait dire à la caméra.

Johnny Puke: Que dire sur Jimmy Havoc, à part qu’il manque tellement de personnalité que c’en est triste. Les amateurs de lutte méritent un champion qui possède plus de charisme... Quand j’ai effectué mon retour et que j’ai constaté que Havoc possédait une ceinture, c’était une preuve que le niveau de la WWWF était bien faible avant que les Puke, Kennedy et autres anciens débarquent. Par contre, je vais t’avouer Jimmy que ta petite gimmick de jeune révolutionnaire aux idéaux chimériques, ça me parle! J’ai déjà été jeune et fougueux moi aussi… Et encore aujourd’hui, j’ai la folle envie de m’attaquer à l’establishment et je suis toujours ouvert à l’idée de renverser l’ordre établi… Peut-être ne sommes-nous pas si différents que ça, l’un de l’autre? Par contre, explique-moi une chose… Comment peux-tu à la fois prôner l’anarchie et vouloir défendre ton titre Intercontinental? Ce n’est pas cohérent.  L’anarchie, c’est un système où il n’y a pas de pouvoir, d’ordre social ou de hiérarchie. Or, être champion, c’est une forme de pouvoir et de hiérarchie, non? Je crois que ta petite secte No Future t’empêche d’avoir les idées claires. Les bottines doivent suivre les babines, Jimmy. Pose un vrai geste anarchique et défais-toi de ta ceinture. Je suis même prêt à t’aider dans l’atteinte de ton objectif: je vais le prendre volontiers ton titre, moi...

De sa main valide, Puke enleva délicatement son chandail pour montrer ses nombreuses cicatrices.

Johnny Puke: J’ai toujours pensé que j’étais un tough, les cicatrices sur mon corps en témoignent. Par contre, je me dois de m’incliner devant le vrai maître du masochisme! Jimmy Havoc, l’homme qui ne craint ni la défaite, ni la douleur. C’est admirable tout le courage que tu possèdes. Pire encore, tu ne crains pas la mort! Pourquoi je dis cela? Parce que intervenir pour me faire perdre contre Grishenko, c’était du pur suicide, Jimmy. Contrairement aux autres, je me fous de ma fiche ou de mon palmarès... Je me fous encore des frasques de No Future. Mais quand on m’attaque ainsi sans raison, la rancoeur grandit en moi. Le succès que j’ai eu dans ma carrière, je le dois à la haine que j’ai toujours porté aux autres lutteurs. En me faisant perdre un combat que j’aurais dû remporter, tu m’as servie cette haine sur un plateau d’argent… Je n’arrive pas à me décider, soit tu n’as peur de rien, soit tu n’es qu’un cinglé qui aime souffrir. Je ne doute pas une seule seconde que tu fais partie de cette dernière catégorie. Écoute Havoc, si tu veux souffrir, même pas besoin d’intervenir dans mes combats… T’avais qu’à le demander et il m’aurait fait grand plaisir de te faire souffrir. J’imagine que c’est pour compenser ton manque de personnalité et de reconnaissance que tu te donnes un air d’homme dangereux, right? Fais attention, l’Histoire nous a prouvé que les personnes qui ont voulu semer le chaos ont tous connus une fin tragique.

Johnny Puke: Tu dois me percevoir comme un vieux loup, qui n’a plus rien dans le corps, qui est dépassé par son âge. C’est là l’une des erreurs les plus fréquentes que les jeunes lutteurs font. Tu sais, j’ai un passé assez hardcore, moi aussi. J’en ai vécu des épisodes douloureux. Mon corps a été brisé à plusieurs reprises, si bien que chacun de mes os aurait une histoire bien intéressante à te raconter. C’est fou à quel point chaque os qui brise te rappelle à quel point la vie est fragile. Le craquement d’un os est un son que l’on oublie jamais. Au King of the Ring, je briserai tes os comme je briserai ta courte carrière de champion. Et à l’image de ton futur à la WWWF, ton sang coulera. Because there is No future… for you!

Satisfait du message qu’il venait de livrer, Johnny alla éteindre la caméra.